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Dans le creux de ton cou, là où naît ton épaule
je viens poser mes lèvres, et tendrement tu miaules
Mais qui dit que parfois, quand la journée expire,
je ne sens pas en moi des envies de vampire ?Mes lèvres sur ta peau, goûtant à ta douceur ;
dans nos corps se conjuguent des montées de chaleurs,
et je sens naître en moi un soudain appétit :
faire avec toi festin, entre autres facétiesAlléchante blancheur des courbes de ta gorge,
pâleur immaculée, mon désir qui se forge,
mais je ne veux laisser, là sur ta peau diaphane,
la marque de mes crocs : sacrilège profanePour pouvoir résister à mes sombres pulsions,
je men vais les noyer dans un flot de passions :
tout au long de ton dos laisse glisser mes lèvres,
je descend peu à peu, faisant monter la fièvre.Enfin ma bouche se pose dans le creux de tes reins :
loin de la tentation, je redeviens serein.
Mais tu te tournes alors, et te colles contre moi.
Je dois serrer les dents pour calmer mes émoisTu te loves sur mon corps, en une pose féminine,
quand, au creux de mon cou, je ressens tes canines
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Depuis laube de mes temps, je cours après un ange
Je comprends que cela puisse vous paraître étrange :
on court après lamour, on court après la vie,
on court pour le plaisir, au gré de ses envies,
mais on court rarement après une paire dailes
à moins que lon ne soit un chasseur dhirondellesQuelles sont mes intentions si je lattrape enfin ?
Car que peut-on donc faire avec un séraphin ?
Ce nest point un génie tôt sorti de sa lampe,
exhaussant vos trois vux pour dégourdir ses crampes.Peu mimporte que le mien ne possède nul pouvoir :
je nai pour seul dessein que de lapercevoir,
lui parler de mes jours, de mes nuits, et de toi,
de ton regard magique, tes yeux qui laissent pantois,
ton visage si fin, et ta douce fragranceMon ange, sil nest trop sot, comprendra lattirance
que jéprouve pour toi, la beauté de ton âme
et peut-être que pour moi, il allumera la flamme
dans tes yeux, dans ton cur alors à mon égard
tu poseras enfin un tout autre regard !
Je sens là, sur ma peau, la caresse de ses plumes
alors quen tes prunelles une douce lueur sallume
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Elle a ouvert son coeur, espérant qu'on le lise,
décrypte ses secrets, extirpe ses hantises
Mais mes yeux n'ont su lire, embués de bêtises
Ou aveuglés, par crainte de faire une méprise.Elle a poussé un cri, espérant qu'on l'entende,
son appel était fort, son attente était grande
Mais j'étais bien trop sourd, les mains sur les oreilles
Refusant de sa voix écouter la merveilleVenant alors à moi, elle m'a pris la main
Pour m'attirer à elle, que je suive son chemin
Mais mes pieds étaient lourds, et je ne pus bouger
Enlisé dans la vie, je n'ai pu me dégagerAlors se dénudant, elle s'est collée à moi
Libérant tous mes sens, réveillant mes émois
Sorti de ce carcan, j'ai exploré son coeur
Toujours ouvert pour moi, à remplir de bonheurJ'ai écouté son cri, le rendant plus joyeux
Transformant une plainte en son mélodieux
Et la main qui m'avait entraîné dans cette fièvre
Doucement j'ai baisée, la gardant sur mes lèvres©copyright JMA
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Un texte un peu plus long que d'habitude... illustré par une toile de Degas
Ce soir en la clairière cernée par ma folie
sorganise un grand bal, où sont conviées mes muses :
elle qui savent faire phrases de ma mélancolie
et traduisent mes émois en tirades profusesCartons dinvitations sans aucune signature.
Qui organise le bal ? Cela reste un mystère
ninquiétant pas les muses, aux envies daventures !
Si lune sait le secret, elle a bien su le tairePour louverture du bal, une musique nostalgique
Tout de suite, sur la piste, vient ma muse chagrine
ne pouvant résister au violoncelle tragique,
virevoltant dans le cercle, comme une ballerine.
Un visage aux traits fins, toujours la larme à lil ;
par ses amples mouvements, elle crie sa solitude !
De ses amours passés, na gardé que le deuil :
la tristesse maintenant est pour elle habitude.Puis le rythme sanime ma muse mélomane
étudie le tempo, du doigt marque la mesure ;
subtilisant des notes, telle une cleptomane
quelle organisera en une nouvelle mouture
Puis au gré de la vie, longtemps après la fête,
au détour dune phrase, si convient la cadence,
glissera à mon oreille lharmonie qui entête
en souvenir lointain de cette soirée de danse
Pour conjurer de moi lobsédante mélodie
dun fin drap de paroles, je dois la recouvrir :
Même si joublie parfois un peu la prosodie,
dans ce lit musical, une chanson va mûrirEnsemble, toutes mes muses maintenant sur la piste
participent au bal, espérant bien savoir
qui donc les a conviées, et doù provient sa liste ?
Etre muse est secret, activité du noirPassant de lune à lautre, cest ma muse libertine.
Pour chacune une caresse : la joue, le bras, le sein
notant les réactions de ses uvres coquines :
qui rougit, qui frémit ici rien de malsain.
Accumulant ainsi toutes ces petites choses
que je nose pas voir quand je côtoie des femmes
me ressort ces détails au cours de mes nuits roses
où mes rêves sembrasent, plus chauds que toutes flammes
Et au petit matin, quand je rouvre les yeux,
naissent dardentes phrases de tous ces doux délices
Me garde les plus osées dans un cocon soyeux,
Et les autres vous livre, dévoilant quelques vicesRegardant vers demain va ma muse despérance
Quel avenir se tisse au fond de ses yeux verts ?
Que va-t-elle me montrer, pour me prouver ma chance ?
Avec elle je nai crainte daffronter les hivers.
Sur la piste de danse, tous ses pas vers lavant !
Lavenir est en face, alors pourquoi le fuir ?
Rajuster les couleurs, pour le rendre attirant ;
dune nouvelle lumière, lespoir fera reluire
Des gouaches de mes phrases, diminuera le gris,
en glissant à la place des nuances bien plus chaudes ;
lissera lécriture, gommant les traits aigris.
Des avenirs plus doux avec elle jéchafaudeMa muse récréative proposa une ronde :
« Tournons main dans la main, au rythme de la musique :
au centre de ce cercle, on recréera un monde.
Chacune mettra du sien : par une formule magique,
la muse féerique nous fera apparaître
celui qui, cette soirée, nous convia à la danse.
Espérons que ce sort nous le fera connaître,
sans quoi, la déception de toutes serait immense »Le cercle de mes muses commence à tournoyer
Au milieu, peu à peu, saccumulent des détails :
une larme, un fou rire, une lettre envoyée,
la courbe dune jambe, des cheveux en batailles
Toutes ces petites choses qui parsèment nos vies,
que, consciencieusement, mes muses récupèrent,
mélangent et organisent, pour un jour, à lenvie,
me les représenter sous une autre lumière.La ronde saccélère, poursuivant la musique :
au centre de ce cercle, une nébulosité.
Commence la psalmodie de la muse féerique,
velouté de sa voix, douce virtuosité
Le nuage sépaissit, lallure se précipite !
Et cette voix qui tourne en ses incantations
La brume a lair de battre, comme un cur qui palpite.
Toutes sentent quapproche enfin lheure de révélation
La vie prend peu à peu possession du nuage :
des formes se dessinent, nébuleux érotisme,
un corps semble émerger de ce vibrant mirage
alors que la musique atteint son paroxysmeLa folle ronde se resserre : se tenant par la taille,
les muses se rapprochent, toujours en rotation !
La muse féerique continue la bataille,
attaquant lultime stance de son incantation
Alors le sortilège, dans une nuée déclairs,
attire toutes les muses au centre de la ronde
pour les agglomérer, magie corpusculaire,
à la forme naissante : thaumaturgie féconde
La musique se calme : un doux chant de réveil
sélève maintenant au cur de la clairière.Les muses ont disparu ; plus que toi qui sommeille,
dévêtue, alanguie, sur un lit de bruyères
Craignant que tu nais froid, jarriverai alors,
dans cette place magique, sortant de ma folie,
pour venir recouvrir dun drap multicolore
la blancheur de ton corps, au sein de son grand lit.
Quittant cette torpeur, tu ouvres enfin les yeux.
Sans poser de question, te blottis contre moi.
Un flot de sentiments, sages, coquins, merveilleux,
me submergea soudain, attisant mes émoisMais il faut une morale pour finir cette fable :
En toi je trouve tout : joie, tristesse, féerie,
des moyens dexprimer toutes ces choses ineffables
Je nai quune seule muse : cest toi mon égérie !
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Tant de temps à tattendre
Tant de nuits sans taimer
Sans toucher ton corps tendre
Tentations de tembrasserOù te tiens-tu ? Distance trop grande
Trajet troublé, station suivante
Au terminus, faire demi-tour ?
Aucune certitude de ton amourMais lattrait de tes étreintes
Me fera-t-il tirer un trait
Sur mes antécédents sans teinte
Désir tari, tout a raté.Tension tenace, trouble visible
Premier contact, en tête à tête
Trac et timidité risible
Entente tacite que lon accepteTentative de tourner la page
Repartir tel un débutant
Jeter lancre, dernier accostage
Amour, santé plus de tourment©copyright JMA
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